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Le temps froid en France augmente le risque d’intoxication au monoxyde de carbone

Avec le froid et le rallumage des chauffages, un tueur silencieux peut s’inviter dans les foyers. Le monoxyde de carbone, un gaz incolore et inodore produit lors de la combustion incomplète de matières carbonées (gaz naturel, bois, charbon, butane, essence, fioul, pétrole, propane), fait 3 000 à 4 000 victimes par an en France, essentiellement d’octobre à avril, lorsque les installations de chauffage sont allumées. Au total, une centaine de personnes en meurent chaque année.
« La météo actuelle peut entraîner un pic, puisque les chutes de neige peuvent provoquer des coupures d’électricité, poussant les gens à utiliser des groupes électrogènes, parfois mal installés, à l’intérieur des logements, et pas à l’extérieur comme recommandé », met en garde Agnès Verrier, chargée de prévention en santé environnementale à Santé publique France. La prudence est de mise, alors que la tempête Caetano provoque un premier épisode hivernal précoce pour la saison, avec des vents violents et de la neige jusqu’au vendredi 22 novembre. La presse locale rapporte plusieurs cas d’intoxication un peu partout en France depuis plusieurs jours.
Le monoxyde de carbone, qui n’est pas naturellement présent dans l’atmosphère, se forme à la place du dioxyde de carbone (CO2) lors d’une combustion incomplète, c’est-à-dire quand un foyer de combustion n’est pas suffisamment oxygéné. Cela se produit quand un appareil à combustion est mal installé, entretenu ou ventilé.
Dans les habitations, cela concerne les chaudières à bois, à charbon, à gaz ou au fioul, les chauffe-eau à gaz, les cheminées ou les poêles, mais aussi les installations non raccordées, comme les cuisinières à gaz, les braseros ou barbecues, les cheminées décoratives à l’éthanol, les groupes électrogènes, véhicules ou engins de bricolage dans les garages. « Dans 60 % des cas, il s’agit d’une chaudière, surtout à gaz, puis viennent ensuite les poêles à bois ou à granulés », explique Marie Deguigne, pharmacienne toxicologue et adjointe du centre antipoison au CHU d’Angers.
D’où l’importance de faire vérifier et entretenir par un professionnel qualifié les installations de chauffage tous les ans avant l’hiver, mais aussi d’aérer son logement tous les jours pendant au moins dix minutes et de ne jamais boucher les systèmes de ventilation.
Lorsque du monoxyde de carbone se diffuse dans une pièce mal ventilée, il remplace peu à peu l’oxygène, y compris dans l’organisme, où ce gaz se fixe sur l’hémoglobine à la place de l’oxygène. C’est alors qu’intervient l’intoxication aiguë, dont les premiers symptômes ne sont pas nécessairement spécifiques : maux de tête, vertiges, nausées. Puis viennent les vomissements et la faiblesse musculaire, notamment au niveau des jambes, qui peuvent conduire au coma et causer la mort en cas d’exposition forte et prolongée. « Ce qui doit alerter, c’est quand plusieurs personnes ressentent les mêmes symptômes au même moment », souligne Marie Deguigne.
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